D'abord, il y a le geste. Les lames des ciseaux ouvrent une brèche et le silence se brise. La feuille se met a bouger timidement. Elle va quitter son immobilité bidimensionnelle. Je continue à découper. Un chemin se trace. Un plan abstrait prépare la surface à sa transformation, à son devenir autre. Contrôlant ou laissant faire le hasard, j'exécute un geste singulier. Je découpe des lignes qui je projette déjà dans l'espace. La feuille est posée par terre mais, malgré son format standard, elle frissonne. Un parcours de cisailles la dessine. Même découpée de tous cotés, elle demeure entière tel un corps au repos.
Je soulève un coté. La surface s'anime et entame son élévation. La feuille autre fois inerte se déploie et se transforme en corps dans l'espace. Je la saisis par un autre coté. Une tension parcourt la matière, les mailles se raidissent. Maintenant les découpes racontent leurs histoires communes. Je manipule ce corps tel un pantin aux étranges articulations. Ses gestes suivent les miens ou bien est-ce l'inverse?
J'accroche la découpe et m'en vais. Du point d'attache, la feuille retombe laissant son poids décider de sa forme finale. Le geste est figé dans le temps, il aurait pu continuer ou bien revenir à son départ. Suspendue dans l'espace, la surface se joue de la gravité. Pourtant sans prétendre à une légèreté illusoire, elle développe sa forme grâce à celle-ci. C'est la trace d'un geste, de la pauvre magie qui traduit une volonté de simplicité et d'économie de moyens. C'est l'histoire d'une transformation dont la forme finale contient ses échos.
Je soulève un coté. La surface s'anime et entame son élévation. La feuille autre fois inerte se déploie et se transforme en corps dans l'espace. Je la saisis par un autre coté. Une tension parcourt la matière, les mailles se raidissent. Maintenant les découpes racontent leurs histoires communes. Je manipule ce corps tel un pantin aux étranges articulations. Ses gestes suivent les miens ou bien est-ce l'inverse?
J'accroche la découpe et m'en vais. Du point d'attache, la feuille retombe laissant son poids décider de sa forme finale. Le geste est figé dans le temps, il aurait pu continuer ou bien revenir à son départ. Suspendue dans l'espace, la surface se joue de la gravité. Pourtant sans prétendre à une légèreté illusoire, elle développe sa forme grâce à celle-ci. C'est la trace d'un geste, de la pauvre magie qui traduit une volonté de simplicité et d'économie de moyens. C'est l'histoire d'une transformation dont la forme finale contient ses échos.